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Une première fois est toujours un apprentissage. Ce fameux premier pas ! Allez, on se lance, on y va ! Soliderrance, agence de voyages solidaires et régénératifs vient de naître officiellement avec ce premier voyage. Celui de Caroline et de Nils dans les Caraïbes colombiennes du 23 avril au 3 mai 2022.

 Je n’en ai pas dormi !

Mon premier apprentissage en tant qu’agent de voyage est qu’il faut passer du temps à préparer les voyageurs. Notamment concernant les éléments administratifs pour passer les frontières, surtout en cette période COVID.

Lors de son escale à Madrid, Caroline m’envoit un message et m’explique avoir vécu une situation inconfortable au moment de l’embarquement à Barcelone. Son « chekMig » (la plateforme mise en place par la Colombie lors du Covid pour entrer et sortir du territoire) n’avait pas été rempli. « Mon quoi ? » dit-elle étonnée de se voir refuser le passage vers sa porte d’embarquement. Moment de panique, il reste 20 min et cette plateforme en espagnol ne fonctionne pas. Son voyage a clairement commencé avec du stress. Et comme si cela ne suffisait pas je me rends compte que je ne l’ai pas informé qu’il lui faudra donner une adresse de séjour en Colombie lorsqu’elle arrivera au poste d’immigration à Bogota.

Je n’en ai pas dormi !!

Les premier pas, l’adaptation…

Samedi 23 avril 2022, 8h15, aéroport de Carthagène.

Caro et Nils arrivent enfin ! Evidemment ils sont fatigués, les péripéties sont encore fraîches ! Je vais devoir rapidement leur faire oublier ce voyage en avion. Notre chauffeur nous attendait. Il nous emmène au village de Barù sur l’île du même nom. Ever arrive et nous partons en bateau tous les 4 vers Isla Grande. L’aventure peut commencer ! Nils n’attend qu’une chose : se mettre à l’eau. Ça sera chose faîte moins 10 minutes une fois arrivé chez Margarita et Ever. Faut dire que l’eau transparente, turquoise et carrément chaude, donne envie.

Installation,

« C’est plutôt le luxe d’être dans une cabane tout confort et d’avoir l’eau à 20 mètres. Je me sens comme au Club Med mais je sais qu’ici mon impact sera positif ». Les premières impressions de Caro me rassurent ! 

Premier poisson sauce coco, riz coco, patacon, salade ! Je l’attendais avec impatience. Un délice.

Découverte,

La balade en canoé dans les mangroves, la découverte de la fabuleuse barrière de corail, et l’expérience du plancton qui scintille la nuit, seront une bonne manière d’appréhender le territoire et l’importance de sa conservation.

Bien sûr le décalage horaire les fait se réveiller aux aurores bien aidés par les animaux sur terre et dans les airs… Nous sommes dans les caraïbes et dans un environnement rural. Donc oui, il y a des coqs, des oiseaux et … des iguanes ! Sans oublier les moustiques qui, faut bien l’avouer, sont assez virulents entre 17h et 18h.

Pour Caroline et Nils les journées sont rythmées par la plage, les siestes, les repas, les jeux et les activités quotidiennes programmées.

Déclic,

« Je me demande si rester 9 jours ici n’est pas un peu trop », me dit Caro, mercredi matin au petit déjeuner. Je suis un néo-organisateur de vacances et ce qui m’importe le plus c’est que mes voyageurs passent un moment inoubliable. Ce matin-là, le doute s’installe. Que manque-t-il ? Que puis-je faire de plus ?

Et c’est justement ce jour-là que leur séjour a pris une autre dimension! S’ennuyer c’est (je crois) la non capacité à valoriser l’«ici et maintenant». On s’ennuie quand on regarde devant (avec impatience ou préoccupation) ou derrière (avec nostalgie ou ressentie). Ce mercredi là nous avons longuement discuté avec Caroline lors du déjeuner. Pourquoi ce voyage? Pourquoi maintenant? Sa vie professionnelle, sa famille… Après sa sieste elle m’a avoué que cette discussion avait fortement raisonnée en elle. Elle prendra un vélo, Nils sur le porte bagage et partira découvrir l’île… Une nouvelle routine quotidienne qui les enchantera jusqu’à la fin du séjour.

Pour ma part, je continue à réfléchir sur mon rôle. J’en conclue qu’il est celui (entre autres) de créer les conditions les plus optimales pour répondre aux attentes du voyageur. Le rôle de ce même voyageur est d’être capable de se les approprier et de savoir en tirer profit pour rendre leurs vacances inoubliables…

Première. Apprentissage!

Participer et faire partie…

Après la découverte de cet environnement si précieux, divers et fragile, vient le moment d’en faire partie. S’immerger dans une culture c’est participer à leurs tâches et à leur mode de vie. Ici cela signifie: pêcher, manger, régénérer, célébrer, éduquer.

La pêche avec José est une histoire sérieuse ! C’est son métier, son savoir-faire. Dans certains endroits les appâts s’achètent. Ici les appâts se pêchent. Donc autant être agile pour cette première étape. Et José l’est grâce à son épuisette géante. Nous pouvons donc monter sur l’embarcation qui nous emmène à quelques centaines de mètres de la côte. Un fil, un clou au bout et un hameçon. On jette à l’eau et on attend ! La pêche quoi ! Elle fût fructueuse et c’est Caroline qui a ouvert les compteurs avec un ravissant poisson jaune. Il nous servira d’appât. Après 2 heures nous rentrons et posons fièrement devant nos dizaines de prises.

La cuisine avec Liliane (la femme de José) est une affaire tout aussi sérieuse. Aujourd’hui nous apprenons à faire des « carimañolas ». Identique à une « empanada » mais la pâte est à base de yuca. Et comme nous sommes en Colombie la « carimañola » tout comme l’ « empanada » sont frites (celles d’Argentines sont au four). Caroline et Nils découvrent que la yuca est un tubercule à la racine d’un arbuste qu’on arrache pour cueillir le fruit. Liliane et Rosa pétrissent la pâte et nous enseignent comment la modeler pour qu’elle puisse recevoir la garniture. Ça sera épinard/fromage ou poisson. On la referme et on la passe à l’huile. Un régal !

Régénérer les mangroves ça se passe avec Carlos. Il est le gérant de la pépinière de l’île. Il est garant de maintenir les mangroves en bonne santé. Et depuis le passage d’un ouragan il a du travail. La lagune n’est plus alimentée par l’eau de mer. L’oxygénation ne s’effectue pas, les mangroves meurent. Nous avons participé à un atelier de reforestation organisé par un représentant des «Parcs Nationaux» accompagné de jeunes lycéens. Les pieds dans la vase, Caroline, Nils et moi-même avons rejoint Tomàs notre jeune éco-guide fidèle à la tâche. Nous aurons mis notre petite graine. Heureux !

Célébrer et éduquer, ça se passe avec les enfants bien sûr. Pas de célébration sans musique. Nous avons eu droit à un cours particulier de musique locale : la cumbia bien sûr, le mapalé et la puya. Les enfants dansent allégrement et naturellement. Pareil pour moi donc nous nous en donnons à cœur joie. Pour Nils « c’est quand même un drôle de style » ! Il sera plus à son aise le lendemain pinceaux à la main avec les mêmes enfants.

Voilà comment mes premiers voyageurs se seront finalement immergés dans la culture afro-caribéenne à Isla Grande, Colombie. Un dernier poisson face à l’eau turquoise. Les moustiques passent au deuxième plan, le coq ne les réveillent plus vraiment. Quitter Liliana, Rosa, Margarita, Ever, el señor Pedro et Carolina sera finalement plus difficile que nous l’aurions pensé.

« Je reviendrai avec mon deuxième enfant » dit Caro en partant. Mes doutes s’envolent. Cette première fût bonne. L’expérience impactante et positive. Une petite graine a été semée. Mission accomplie.

Caroline, Nils, bon retour chez nous et à bientôt pour de nouvelles aventures avec Soliderrance.

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